La première forteresse des Ponts-de-Cé située sur un point stratégique déjà utilisé par les romains, fut construite vers 850 sous Charles II (Charles le Chauve) petit-fils de Charlemagne, pour résister à l’invasion des Normands qui remontaient la Loire pour piller l’intérieur du pays. À ce château, non localisé et probablement en bois, succède un édifice féodal en pierre.
Détruit et reconstruit en 1206 par Guillaume des Roches, le château fut remanié par le Roi René, fils de Louis II d’Anjou. Il devient en 1440 sa résidence secondaire préférée. C’est ici qu’il instaure les festivités, dites « de la Baillée des filles », encore perpétuées de nos jours.
- Le jour de l’Ascension, les jeunes filles des Ponts-de-Cé, âgées de 18 à 20 ans, se réunissaient après les vêpres sur le port du grand Large. Elles montaient dans des bateaux où se trouvaient une senne. Les bateaux étaient conduits en face de l’île des Aireaux. Là, les jeunes filles déployaient le filet et le jetaient à l’eau puis venaient essever, c’est à dire retirer la senne hors du fleuve, à un pont désigné de l’île. Là, le Roi René et sa Cour étaient réunis pour voir la « baillée » qui s’exécutait sans le secours d’un homme. Lorsque la pêche était terminée, la jeune fille désignée par ses compagnes présentait au monarque le plus beau poisson de la baillée. La jeune fille après avoir fait entendre une chanson était embrassée par le roi. Ce dernier lui annonçait alors qu’il se chargeait de sa dot quand elle épouserait un pêcheur. Après la mort du Roi René, la fête continua chaque année jusqu’à la Révolution. Seulement la dot accordée à la jeune fille fût supprimée.
Il ne reste aujourd’hui du château que le donjon. Celui-ci fut l’enjeu d’une bataille qui opposa Marie de Médicis à son fils Louis XIII en 1620 dénommée par les Angevins « la drôlerie des Ponts-de-Cé ». La paix entre la mère et le fils négociée par Richelieu fut signée au château de Brissac. Primitivement entouré des eaux du fleuve qui en assurait la défense, le château, bel édifice construit en pierres de tuffeau, possédait un chemin de ronde en encorbellement.
Vendu comme bien national, le château est acquis par des particuliers. Victor Hugo envisage même de l’acheter en 1830. En 1891, la Mairie des Pont-de-Cé fait l’acquisition du bâtiment, classé monument historique en 1861.
Visiter le donjon du château, c’est remonter le temps, celui des invasions normandes, des batailles, des guerres de Vendée. C’est aussi admirer son architecture, sa charpente et le superbe panorama qui s’offre à ceux qui montent en son sommet.
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Mis à jour le 21.11.2023 à 12h23