UN PEU D’HISTOIRE
L’archéologie prouve que les premiers ponts remontent à l’époque romaine. Le plus imposant de ces ponts est certainement « Le Pont Dumnacus » qui enjambe la Loire en partant de l’ïle du Château pour rejoindre le quartier Saint Maurille. Une tradition non vérifiée laisse croire que Dumnacus, chef des Andes, aurait été battu aux Ponts-de-Cé par les légions romaines lors d’une dernière révolte gauloise un an après la bataille d’Alésia en 51 av. JC.
Au sud de l’agglomération angevine, la ligne formée par les ponts permet de traverser, d’île en île, une vallée large de 3 km qui est soumise régulièrement aux caprices de la Loire.
Sous de nombreuses arches des moulins pendus sont installés au Moyen-Âge et assurent ainsi le ravitaillement d’Angers en pain et farine.
Jusqu’à la Révolution française, Les Ponts-de-Cé sont rattachés administrativement à la capitale de la province dont les comtes, puis ducs, et ensuite le pouvoir municipal contrôlent le passage du fleuve. Vers l’an mil, les paroisses Saint-Aubin (église construite en 1003 et agrandie fin XVe – début XVIe) et Saint-Maurille (église romane rasée en 1860 pour un nouvel édifice néo-gothique) relèvent de puissantes abbayes angevines. Sorges érigée en paroisse au XIIIe dépend de la cathérale Saint-Maurice d’Angers. Près de cette église Sainte-Maurice de Sorges (ch ?ur XVIe, nef XVIIIe) s’est implanté un prêche, puis un temple protestant au XVIIIe (destruction 1685).
UNE PLACE FORTE STRATÉGIQUE
L’intérêt stratégique du passage de Loire n’a pas échappé aux rois de France.
Au milieu du IXe siècle, Charles le Chauve y construit un château en bois pour barrer la route aux vikings.
Puis, dès le XIIe siècle, c’est un château fort en pierres qui défendra l’unique passage sur la Loire entre Saumur et Nantes. Cette place forte sera un enjeu stratégique pendant les guerres de Cent Ans (Du Guesclin la délivre), de Religion, de la Fronde et de Vendée.
De ce fait, le château des Ponts-de-Cé sera lié à la défense d’Angers sous l’autorité du gouverneur, et ce, au nom du roi. De nombreux souverains y feront une halte : Saint-Louis, Louis XI, Charles VIII, François 1er, Henri IV qui va rédiger à Angers l’édit qu’il signera à Nantes.
C’est dans ce château que Philippe de Commynes vient se mettre au service de Louis XI, en 1472, après avoir trahi son rival Charles le Téméraire et reçoit la ferme du sel des Ponts-de-Cé. L’édifice est alors l’actuel donjon reconstruit quelque temps auparavant sous le roi René d’Anjou qui y a fait de fréquents séjours.
En 1620 la défaite des troupes de Marie de Médicis contre celles de son fils Louis XIII restera inscrite dans l’histoire de France sous le nom de « Drôlerie des Ponts-de-Cé ». La brève bataille amènera la réconciliation de la mère et du fils au château voisin de Brissac grâce, notamment, à l’entremise de Richelieu qui rentrera en grâce auprès du roi et deviendra cardinal peu après.
UN CHÂTEAU POUR PRISON
En 1793, pendant la Terreur, des Vendéens seront enfermés dans le château pont-de-céais. En ces années sombres, deux milles prisonniers seront fusillés dans une prairie peu distante en bordure de la Loire. On sait d’ailleurs que des peaux humaines ont été tannées dans la ville sous la terreur.
Convoitée par Victor Hugo en 1830, la commune des Ponts-de-Cé en deviendra finalement l’heureuse propriétaire en 1862.
En 1815, après Waterloo, une compagnie de Ulkans prussiens occupe la partie nord de la ville pendant 42 jours et en janvier 1871 un détachement de l’armée de Chanzy, défaite par les Prussiens, se replie sur la Loire et stationne quelques jours près du château et sur le port des noues.
LA GUERRE …
Les Ponts-de-Cé, furent détruits à 65 % pendant la Seconde Guerre Mondiale, notamment par les fréquents bombardements alliés. La ville recevra en 1949 la croix de guerre avec étoile d’argent « pour l’héroïsme de ses habitants et le lourd tribut payé à la guerre ».
UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE LIÉE AU FLEUVE
Depuis toujours, l’économie des Ponts-de-Cé est extrêment liée au fleuve. L’arrivée du chemin de fer à Angers en 1849 redynamisera profondément cette activité économique, la preuve en est, avec l’installation des Établissements Cannelle en 1945. Une production intensive d’hameçons et d’articles de pêche se mettra à l’oeuvre en bord de Loire, port des Noues, jusque dans les années 2000. Depuis, l’horticulture et l’industrie ont pris le relais.
La commune des Ponts-de-Cé, devenue commune péri-urbaine d’Angers, alimentent depuis 1854 le chef lieu du département en eau potable puisée dans la Loire et traitée aujourd’hui dans une usine moderne.
La ligne des ponts reconstruite en 1949 a été doublée d’une seconde en 1977. Cette dernière contourne la cité et assure la liaison avec l’autoroute, confirmant, s’il en était besoin, que les Ponts-de-Cé sont toujours un incontournable lieu de passage de la Loire comme à l’origine de son histoire.
Mis à jour le 19.05.2020 à 09h29